À trop ourler sa conscience, on court le risque de découdre sa raison... Piccolo courait ce risque. Toujours pour ne plus avoir envie de boire, il buvait. Pour ne plus se sentir boire, il buvait souvent. Parfois, il buvait pour ne plus se souvenir. Et comme il était déraisonnable, il continuait de boire pour gommer sa vie. Il buvait encore pour tenter vainement d'en comprendre l'utilité.

Avec une sobriété dans les effets, Patrick Besset nous propose l’adaptation pour le théâtre de son roman éponyme « Voyage vers Thanatos, quand vient la nuit, quand sonne l’heure… » qui suivait les errances d’un homme qui avait sombré dans le chaos, nous montrant sans fard une réalité sociale dans toute sa crudité.

D’aucuns, trop facilement, y ont vu une variation sur le thème légendaire du juif errant. En fait, il s'agit du récit bref comme un essai, au faux air de roman picaresque, du chemin de croix d’un homme perdu qui a laissé les lecteur pantelant, à bout de souffle. Tout simplement…

Bien des années après, au crépuscule de sa vie, Piccolo se souvient… la pièce de théâtre lève le voile sur ce qu’il est advenu de notre héros, après ses tribulations.