Tout avait commencé quand Bertrand avait hésité entre tuer le 37e et le 40e président des États-Unis. Il avait perdu du temps pour prendre sa décision et les rideaux s’étaient refermés. Par la suite, il était parti en courant après le rat qui était sorti de l’égout quelques minutes plus tard. Une chasse implacable menée avec ténacité, qui avait permis à Bertrand de rapporter sa proie au commissariat et de profiter d’un moment de gloire éphémère.
Le commandant Jean Deloie avait prononcé un discours éloquent sur les états de services de mon collègue, le portant aux nues, avant de lui glisser dans les mains et entre deux verres de champagne, un dossier rouge sang. C’était d’ailleurs la bonne couleur pour illustrer l’enquête que Jeannot venait de nous confier. Premièrement parce que c’était vers cette couleur que le visage de Bertrand avait virée quand il s’était rendu compte qu’il s’était fait avoir. Il n’avait rien pu dire sous peine de ternir sa nouvelle image de héros. Deuxièmement, c’était la couleur dominante de la scène de crime originale et particulière de cette affaire de haut vol.
Nous sommes donc partis, compagnons joyeux, insolents et drôles vers la région Rhône-Alpes. J’avais dans mes bagages mon immense foi en l’espèce humaine et Bertrand s’était chargé de pilules contre le mal de l’air. Au bout de la route, nous y avons trouvé un tueur à longue portée et les plus bas instincts du genre humain.