Il y a douze ans, j'ai perdu ma mère, la seule famille qui me restait. Elle a été renversée par un chauffard qui a ensuite pris la fuite. Un homme qui avait assisté à la scène, nota le numéro de matricule de la voiture et le donna à la police.

Après enquête, il s'avéra que le chauffard était le grand politicien et homme d'affaires, Robert McCulloch. Il fut arrêté et mis en garde à vue. J'eus une sorte de soulagement à cette époque là, en me disant que la mort de maman ne serait pas impunie. Je veux dire, quand on a douze ans et que sa maman est tuée, on s'attend à ce que le meurtrier soit mis en prison ; c'était mal connaître le monde dans lequel nous vivons.

Deux heures plus tard, l'homme qui avait donné des cernes à mes yeux de gosse, était relâché et tenait une conférence de presse pour faire taire la polémique qu'avait soulevé son interpellation. À l'occasion de cette conférence , il affirma : «C'était une de ces sans domicile fixe qui pullulent dans notre belle ville qui cherchait une occasion pour mettre fin à la vie misérable qu'elle menait. Ce n'était rien de plus qu'un suicide mes chers concitoyens. Et je tiens à vous dire que je réserve un programme de lois particulier pour ces individus si je suis élu sénateur. Alors votez Robert McCulloch, je vous remercie.»

Cet homme m'avait arrachée la seule personne que j'avais sur terre et il n'avait aucun remord. Il avait installé la haine dans mon petit coeur de 12 ans et depuis ce jour, je mûrissais la vengeance que j'allais lui infliger.

Aujourd'hui j'avais vingt-quatre ans et ça faisait quatre ans que j'observais tous les faits et gestes de McCulloch. L'heure était venue de passer à l'action et j'allais frapper là ou ça faisait mal.
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