“Papa va aller bien, il fait juste la sieste et ne va pas se réveiller !” dit petit Mano. Sa mère, Pana, n’était pas aussi optimiste; elle avait perdu tout espoir pour Yusuf et tentait d’accepter le fait qu’il pourrait bien ne plus être qu’une coquille vide à ce stade. L’amour de sa vie était devenu un végétal. Quelle sorte d’alchimie tourmentée est-ce là ? pensa-t-elle en son for intérieur tandis qu’elle attirait à elle Mano et le serrait fort contre elle.
Son séduisant Yusuf aux yeux sombres, le père de son enfant et le maître de son cœur gisait, immobile et sans vie tandis que le tube lui fournissait assez d’oxygène pour permettre à son cœur de battre. Ce n’était pas un endroit pour un enfant, et c’était pourtant le seul lieu où il pouvait être avec son père. Pour le moment, et peut-être pour toujours, Yusuf devait vivre ici dans la chambre stérile entouré de bruits mécaniques au lieu de rires, de ronflements et de mots d’amour.