Un thriller érotique publié au fil de l'écriture, à raison de deux épisodes par mois.
Extrait :
Depuis ce week-end, Paul commençait à s'inquiéter de la suite, du produit qui s'épuisait à vue d'oeil et du comportement de Marie qui en avait pris le vendredi. Il ne faisait plus attention aux filatures de ses anciens collègues, qui se contentaient de suivre les ordres d'Helmut. Au contraire, il était de plus en plus tenté de jouer avec eux, de pousser le bouchon encore plus loin en les utilisant pour se construire l'alibi le plus parfait qui soit. Tous ses déplacements étaient scrupuleusement consignés, horodatés, mais pas ses communications. Il savait reconnaître ce son particulier et presque imperceptible d'une écoute. Et Helmut n'y avait aucun intérêt, bien au contraire. A son sujet, quelque chose sonnait faux et demeurait mystérieux. Il avait clairement une motivation à la sécurité de Paul qu'il n'avait pas exprimée. Pourquoi ? En quoi l'intégrité physique de Paul servait-elle aujourd'hui les ambitions politiques et professionnelles de son ex-chef ? Il avait beau critiquer ses ex-collègues, Paul reconnaissait leur professionnalisme et ne pouvait nier qu'ils étaient la crème de la crème dans leur domaine. La Crime n'est pas donnée à tout le monde et y rester encore moins. Les Stups à côté, c'était de la rigolade. Restait un point à élucider s'il ne voulait pas se faire piéger, car il sentait qu'il y avait anguille sous roche. Comment se faisait-il que la Crime avait été contactée pour du recel de pièces détachées de voitures ? Willy était-il en réalité en service ? Paul était pourtant certain que la voiture, qu'il avait fourgué à la casse, était bien son véhicule personnel. La seule explication logique était donc que Willy, durant sa surveillance assidue de Paul, travaillait pour Helmut, en sous-marin.
Perdu dans ses pensées, Paul était attablé à cette terrasse de café, juste en face des locaux du Poil. Il venait de terminer son déjeuner solitaire et dégustait son café en fumant sa cigarette. Il eut bien été tenté par un joint de Willy, mais c'était trop dangereux avec les deux sbires qui ne le lâchaient pas d'une semelle, garés sur la place de livraison de l'autre côté de la rue. L'un des deux lui était inconnu.