"J'ai découvert le bonheur dans tes bras, dans ton souffle chaud enveloppant la courbure de mon cou, dans tes mains réchauffant la paume des miennes, dans tes yeux absents au monde et si présents pour moi. Tu avais envie de vivre, de rire et d'aimer. Alors on a vécu avec fougue, on a ri à gorge déployée et on s'est aimés. Dans l'urgence. Comme si le monde allait mourir demain.
Et te perdre est la chose la plus dure que j'ai eu à vivre. Te perdre sans rien y comprendre. Te perdre et tant de pourquoi et comment qui refusent de se taire. Comment pourrai-je me remettre de ta disparition si je n'en saisis pas les raisons? Tu m'as été arrachée sans que me soit donnée la moindre réponse. Ton absence, aujourd'hui, est un vide qu'il me faut combler. Pas de paix possible, pas de rémission pour moi sans explication. Je te le dois. Je nous le dois. Je le dois au temps bien trop court de notre amour."
La perte de la personne qu'on aime est toujours une douleur insurmontable. Cette douleur est d'autant plus vive lorsque nous échappent les raisons qui ont mené à cette disparition. On a beau vivre avec les gens, on ne connaît jamais vraiment leur histoire. Leur histoire leur échappe parfois à eux-même. Mais il suffit souvent de peu de choses pour que le passé sorte de l'oubli, pour que les souvenirs s'arrachent aux sables mouvants de la mémoire et quand enfin ce moment-là arrive, plus rien ne peut empêcher la confrontation des êtres avec leur passé.