ISS : International Space Station. Je suis la première femme astronaute française et j'ai l'honneur de participer à une expérience inédite en vue de préparer la colonisation de planètes lointaines. En intégrant le CNES, Centre National d'Etudes Spatiales, je n'aurais jamais imaginé réaliser ce genre d'expérience, à trente six milles kilomètres par seconde, dans ce milieu d'hommes, tous plus talentueux les uns que les autres, moi, la chimiste passionnée de sexe par ailleurs. Il faut croire que les grandes oreilles de nos collègues d'Outre-Atlantique ont su découvrir mes secrets enfouis. Qui l'eut cru ? Après avoir mis au point l'Ecstasy pour atténuer le manque des astronautes mâles dans la prévision de très longs voyages inter-planétaires aux équipages exclusivement constitués d'hommes virils et scientifiques, la NASA renonce aux drogues de cette nature et pense à envoyer des équipages mixtes à des fins inavouées de colonisation pour des voyages sans retour.
Le but de l'expérience inavouée, mais très sérieuse, est donc de déterminer, en milieu d'apesanteur, comment s'accoupler, si la fécondation peut opérer, et tout cela, sans oublier les plaisirs inédits que l'apesanteur pourrait procurer. Officiellement, nous travaillons sur l'infertilité. Officieusement, on imagine des voyages qui pourraient couvrir plusieurs générations avant une colonisation définitive.