Pourquoi Jacques Lambert s’est-il suicidé dans l’agence bancaire où il travaillait ? C’est la question que tous ses collègues se posent, et plus particulièrement Jonas Marty qui lui succède en endossant à son tour le costume de vendeur de crédits. Un costume pas tout à fait sur mesure pour lui qui rêvait de devenir écrivain. Mais Jonas, jusque là au chômage, n’a pas d’autre choix pour subvenir aux besoins de sa famille que de faire un métier pour lequel il n'a aucun attrait. Dans ce nouvel emploi, il doit composer avec un chef tyrannique et certains collègues méprisants. Et quand on le pousse à surendetter ses clients, c’est avec sa conscience qu’il lui faut avant tout transiger. Son malaise s’accroît à mesure qu’il engrange les contrats et les succès. Et plus il progresse dans cet environnement déshumanisé, et plus il se demande si son prédécesseur se sentait, tout comme lui, écrasé par la pression commerciale et hiérarchique, et désespéré par l’indifférence de ses collègues. Et s’il y avait eu pire encore ? Si, comme certains indices le laissent à penser, Jacques Lambert avait été volontairement poussé au suicide par son chef ? Pour le savoir, Jonas décide d’enquêter, au risque de compromettre son avenir et de se mettre en danger. Cette enquête, cependant, lui paraît sa seule chance d’échapper au même destin que celui de son prédécesseur…


QUELQUES MOTS DE DAVID NOVAK :

David Novak a vécu les événements relatés dans Si C’était Moi. Il en est l’un des personnages, mais lorsqu’on lui demande lequel, il répond : « Je suis chacun des personnages de ce roman et je ne suis aucun d’entre eux en même temps. » S’il refuse ainsi de démêler le réel de la fiction, c’est notamment, dit-il, pour éviter l’identification des vrais acteurs de ce drame : « Je dois les protéger face à une machine économique et financière si puissante qu’elle aurait les moyens de les détruire malgré la justice à laquelle ils auraient pourtant droit dans un pays démocratique comme le nôtre. Voilà pourquoi j’ai pris l’initiative de changer les noms des personnes, des lieux et des entreprises. C’est aussi pour cette raison que j’ai refusé les offres de certains éditeurs qui, à propos de cette affaire, voulaient communiquer de façon un peu trop bruyante, en dépit du souhait de discrétion des familles des victimes. Je le dis clairement : avec ce livre, mon but n’est pas de provoquer un scandale, un procès, ni de lancer un débat public. Mon projet est simplement de m’adresser à chaque lecteur et de lui dire que nous devons cesser d’être insensibles à la souffrance de l’autre sur nos lieux de travail. Jacques Lambert, ce pourrait être moi, vous ou n’importe lequel d’entre nous. »