Le succès de Cordiner peut s’expliquer par le fait qu’il est le premier, et peut-être le seul, à s’être autant préoccupé de la finalité de la décentralisation que de sa mise en œuvre. La question à laquelle répondent autant l’ouvrage de Cordiner que le résumé qu’il en fait dans le livre de Anthony, Dearden et Vancil est d’ailleurs la suivante : quels doivent être les fondements de la décentralisation pour qu’elle garantisse la convergence des buts au sein d’une grande entreprise ?
Ce texte comprend trois parties. La première propose un bref historique de la décentralisation dans la littérature de management et dans l’histoire des entreprises jusqu’en 1956. La seconde expose la philosophie de la décentralisation de Cordiner comme mode de convergence des buts au sein de la General Electric Company. La troisième s’intéresse à l’impact de cette philosophie de la décentralisation sur le contrôle de gestion promu par Anthony et ses pairs dans les années 1960 du siècle dernier, et telle qu’elle est appréhendée aujourd’hui par les théoriciens et les praticiens de la discipline.