« Je t’ai aimée bien tard, beauté si ancienne, beauté si nouvelle,
je t’ai aimée bien tard.
Mais quoi ! tu étais au-dedans,
et moi j’étais au-dehors de moi-même,
et c’est au-dehors que je te cherchais,
et je poursuivais de ma laideur la beauté de tes créatures.
Tu étais avec moi, et je n’étais pas avec toi.
J’étais retenu loin de toi par tout ce qui, sans toi, ne serait que néant.
Tu m’appelles, et voilà que ton cri force la surdité de mon oreille.
Ta splendeur rayonne, elle chasse mon aveuglement.
Je respire ton parfum, et voilà que je soupire pour toi.
Je t’ai goûté, et me voilà dévoré de faim et de soif.
Tu m’as touché, et je brûle du désir de ta paix. »
Saint Augustin (Les Confessions, III, 6,11)
C’est par cette belle prière que saint Augustin nous dit sa Joie lors de sa conversion, conversion qu’il raconte dans Les Confessions.
Cette conversion peut se désirer fort longtemps mais un jour la rencontre se fait ….
C’est cette rencontre, une rencontre qui se renouvelle chaque jour ; qui se fait au détour de mille chemins de traverse parfois, de mille rendez-vous manqués aussi qui fait l’objet de ce recueil. Il voudrait dire à ceux surtout qui doutent ou ne croient pas au miracle d’une rencontre qui change une vie à jamais que « rien n’est impossible à Dieu ». Tout ceux qui un jour ont rencontré le Christ ne peuvent s’empêcher de le dire, de le chanter chacun à sa manière. La poésie est une l’une de ses manières parce que la poésie sait traduire les reflets de l’âme quand manquent les mots.
C’est donc une tranche de vie offerte au lecteur : car au bout de la nuit il y a toujours une aube qui se lève, au cœur de la détresse ou du désespoir mais il y a toujours l’Espérance qui veille. Au-delà des nuages il ya la lumière d’un ciel lumineux. Derrière la Croix se cache la joie.