Un météore approche, dans vingt-cinq ans, précisément, il heurtera la terre et s’en sera fini de toute vie humaine. Vingt-cinq ans c’est peu et considérable à la fois. Une torture. La mort sera au rendez-vous mais pas individuellement, collectivement. Tout humain disparaîtra dans vingt-cinq ans. Pas un ne survivra. Vingt-cinq ans, une génération à peine, pas assez pour s’habituer, trop pour oublier. Les protagonistes de ce roman se trouvent piégés dans un monde qui perd ses repères, dans une humanité qui plonge dans l’oubli, une société qui se fige pour ne pas disparaitre trop tôt et qui espère, toujours et encore, en dépit du bon sens, pour ne pas imploser.

Comme dans ses autres romans ou nouvelles, Eric Tistounet explore les tendances les plus cachées de l’humain, celles qui le nourrissent et l’entraînent au-delà de la ligne de l’horizon, dans des situations ou la frontière entre le réel et l’irréel n’est plus qu’un leurre. Il décrit celui qui « tape, perce, martèle, construit, bâtit, pour sauver ce qu’il peut, sans pouvoir y croire vraiment, mais pour que l’humain demeure, et cette contradiction le plonge dans des précipices sans fin d’une mort qui s’approche inlassablement, comme pour tous les humains, demain, dans quinze ans, dans cent ans, dans cent jours, un jour, ce soir, cette nuit, peu importe quand puisque rien n’a d’importance dans un monde sans fin ni finalité ».