Photo de Charme: le prix du fantasme

Un roman destiné aux adultes : découvrez la photo de charme à travers les yeux d'une étudiante qui explore ses fantasmes devant l'objectif. Au cours de cette première année, la jeune femme se glisse dans la peau d'un modèle acceptant de poser nue sous le regard de plusieurs photographes. Jérôme Duplessis nous livre une réflexion sur les plaisirs et les difficultés de cette double vie. Depuis plus d'une décennie, l'auteur capture l'image de celles qui se dévoilent avec envie et pudeur. Au fil des séances, le récit met l'accent sur l'évolution psychologique de cette héroïne prénommée Agathe.

Extraits :

Maladroite, j’espérais que Joseph m’aiderait à garder un souvenir plus glorieux de ma première séance photo. Au fond, il n’était pas beaucoup plus à l’aise. J’ai senti son hésitation, soucieux de ne pas brusquer cette gamine de dix-neuf ans.

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La voix du photographe me guidait et je suivais scrupuleusement ses consignes. Lorsqu’il me demanda de dévoiler mon intimité, mes mains se sont glissées sous le string sans aucune hésitation. L’élastique sur les cuisses, je me faisais encore plus provocante.

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Au fil des minutes, la contrainte du nylon sur mes poignets se fit plus grande. Chaque mouvement avait tendance à accentuer la tension des liens. Lorsque Joseph revenait sur le matelas, je sentais une légère morsure sur la peau. Et je dois bien reconnaître que cela n’était pas pour me déplaire.

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Je ne me sentais pas très à l’aise ainsi vêtue en pleine campagne. Cette lingerie laissait peu de place au doute, si quelqu’un nous avait surpris, il aurait sans doute pensé que je suis une fille aux mœurs légères. J’étais seulement une étudiante délurée qui posait pour des photos de charme.

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En posant avec une femme, on pouvait évoquer nos complexes sans instaurer un climat de compétition. Sandrine savait me mettre à l’aise. Dans le cas contraire, je n’aurais pas accepté de me caresser après avoir enlevé ma culotte.

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J’ai horreur de devoir me justifier. De plus, que pouvais-je répondre ? Comment expliquer à ce sexagénaire que je ne voulais pas jouer ainsi devant lui ? En quoi cela était-il plus acceptable devant l’objectif d’une femme ? Je n’en savais rien moi-même.

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Je ne me sentais pas encore prête à réaliser ce fantasme : ce n’était pas le moment d’explorer ce plaisir. La perspective d’un baiser et d’une étreinte plus charnelle obsédait mes pensées mais j’ignorais tout des conséquences, notamment vis-à-vis de Céline prise dans un tourbillon où la fatigue, l’alcool et la transgression se côtoyaient.

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Certains modèles font sans cesse la même chose, elles se déshabillent devant l’objectif pour quelques billets, c’est une mécanique dans laquelle je n’avais pas envie d’être enfermée. J’avais besoin de m’investir humainement, de me sentir vivre au cours de la séance photo. Seulement voilà, tout cela était-il raisonnable ? Je me posais beaucoup de questions sur mon épanouissement personnel et les évolutions possibles.

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Écouter l’autre me diriger et se plier à sa volonté, voilà ce qui me plaisait. Je ne me sentais pas contrainte… je le faisais avec envie et retenue. Mon plaisir se nourrit de pensées et pulsions divergentes : sans interdit, l’acte n’a pas la même saveur. Je suis une personne complexe en recherche d’émotions fortes et cette séance me permettait d’effleurer une situation sur laquelle je m’interrogeais depuis longtemps.

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Cette absence de certitudes et la perte de contrôle agissaient pourtant comme un puissant stimulant. L’antagonisme entre attraction et répulsion est bien réel : même si l’inconfort existe, j’ai la faiblesse de céder à l’envie. La richesse des sensations et le tourment des pensées provoque une ivresse dont je suis assoiffée… on prend vite goût à cet état indescriptible que seuls certains jeux sont capables d’engendrer : cette spirale, j’ai appris à la connaître sans pour autant l’apprivoiser.

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Nous avons vérifié que ce livre était gratuit le 29 sept. 2014 - 03:07 Détails de l'offre