Tel un Francky Vincent nous entraînant lentement mais sûrement au Pays des merveilles d’Alice, passant d’« Alice ça glisse » au « Fruit de la passion » ; tel un Apollon hellénique nous enivrant de ses ballades musicales et poétiques, Kiki (que dis-je, Marckenson Jean-Baptiste) nous invite à le suivre dans son voyage sans boussole où le vent poétique nous promet une destination merveilleuse. Âmes hypersensibles, s’abstenir.
L’auteur est le digne héritier de cette terre de poètes perdus. Terre d’ancêtres perdus, terre d’ancêtres pendus. Terre perdue dans la mer des caraïbes, ancêtres et poètes perdus dans les vagues nauséabondes du commerce triangulaire.
Telle une volonté sans cesse renouvelée, tel un effort permanent pour ne pas perdre son âme dans la vanité de l’existence, l’haïtien, digne fils de Dessalines, se sert des mots. Des mots pour palier ses maux, des mots pour contempler la nature, des mots pour emmerder l’existence.
Oh vaine existence ! Que serais-tu sans les mots ? Mots qui te taquinent. Mots jonglant. Mots révélant ta vraie nature. Que la plume de Marckenson t’assaillisse afin que rassasiée ta nature se révèle davantage à nous !
Renald Luberice,