La douceur de mes draps sur mon corps en éveil, je garde les yeux fermés. Nathalie. J’aimerais tant sentir tes doigts parcourir mon sexe bandé. Il est si dur, si affamé, si conquérant. J’ai bien conscience que tu n’es pas là, tout contre moi, sous ce drap de coton presque rêche. Ta chaleur me manque. Je l’imagine. Je ne veux pas me réveiller tout de suite. Mes doigts remplacent les tiens. Mon gland décalotté est gluant de mon désir pour toi. Ma verge gorgée de sang, raide comme un piquet, prête à s’enfouir dans ton antre taillé sur mesure. J’aimerais tant m’y perdre, m’y encastrer, m’y réfugier. Mon désir pour toi est doux et violent à la fois. Des poussées de désir me font serrer plus que de raison ma verge cramoisie. Mes couilles sont pleines comme des œufs prêts à éclore. Elles ne demandent qu’à déverser leur précieuse semence en toi, sur toi, se répandre dans tes entrailles, enduire ta peau, la pénétrer, te pénétrer de moi. Mon désir de toi est si fort que je n’ai pas besoin d’agiter mes doigts pour sentir ma sève monter à l’intérieur de ma verge. Mon gland enflé s’ouvre, prêt à gicler dans ta gorge chaude. Avale mon sirop. Je voudrais me répandre en toi tel un coulis de fruit de la passion sur une pâtisserie, enduire tes lèvres, toutes tes lèvres. Les sentir absorber mon liquide, l’incorporer en toi, me fondre en toi. Le sperme chaud qui se répand sur mes doigts me rappelle cruellement que tu n’es pas là, que je suis seul dans ce lit d’une place dans cette chambre immaculée. Ta couleur me manque. Le rose de ta bouche, de ta langue, le marron de tes yeux aux longs cils, le brun de tes cheveux courts. J’essuie mes doigts dans le drap, ouvre les yeux. Le jour est levé. Petit à petit, j’entends la vie qui se déroule de l’autre côté de la porte. Les charentaises qui traînent sur le sol lisse du couloir. Les sabots des soignants au rythme de l’urgence de leur mission. Au loin, le grésillement de la télévision du matin. Ma main poisseuse s’extirpe du drap et s’empare machinalement du paquet de cigarettes sur la table de nuit. J’en pince une entre mes lèvres, repose le paquet, saisit le briquet et l’allume. Je ferme et rouvre les yeux lentement. Le plafond a l’air de respirer. Je referme les yeux. Nathalie. Tu n’es pas là. J’ai envie de toi. Mon corps te réclame. La vie revient en moi et c’est pour toi, pour te chérir. Nathalie, un jour, je me réveillerai avec toi à mes côtés. Je te ferai l’amour dans ce demi-sommeil dans lequel je me trouve à présent. J’aimerais tant t’emmener sous mes draps.

Extrait du roman érotique "Résurrections"