Opposé à un islam arraché à ses racines et dépouillé de son caractère humaniste, al-Ghazali nous énumère les raisons profondes de la décadence arabo-musulmane. Il croit que l’islam d’aujourd’hui n’est pas celui des origines et qu’une bonne partie de l’héritage islamique - que les Musulmans prennent pour sacré - est un mélange de traditions tribales orchestré pour le bon plaisir des usurpateurs du pouvoir musulman. Pour lui, les ajouts, les suppressions et les interprétations malintentionnées étaient omniprésents ; ils étaient là pour satisfaire les désirs royaux et répondre aux convoitises sectaires. La chute du califat bien-guidé et l’usurpation du pouvoir par les Omeyades marquent le début d’un nouvel islam, un islam dénaturé répondant aux souhaits des despotes et perpétuant la succession au trône. Le tribalisme anti-progrès, l’orgueil racial sans borne, l’oppression de la femme sur tous les plans, le loyalisme aveugle, le fanatisme sectaire, le combat pour le pouvoir et l’hypocrisie des hommes de religion étaient les conséquences inévitables du recul de l’Islam original.