Il est difficile de risquer aujourd’hui quelque conjecture sur le développement des relations turco-arméniennes. Rappelons que si la Turquie a reconnu l’Arménie en 1992, les deux pays n’entretiennent toujours pas de relations diplomatiques. Soulignons aussi d’emblée que notre objet est en mouvement et que l’on n’a pour le moment pas atteint de nouvel équilibre. L’année écoulée (2000-2001) a, en cela, été assez féconde en signes contradictoires (crispation/décrispation). Les discours de part et d’autre ont majoritairement été scandés par la question de la reconnaissance du génocide. L’arrivée au pouvoir de Robert Kotcharian (début 1998), qui a inscrit la campagne pour cette reconnaissance sur l’agenda de la politique étrangère arménienne, le succès de cette campagne (France, Union Européenne, probablement aux États-Unis à courte ou moyenne échéance) auraient pu étouffer dans l’œuf le dialogue esquissé au cours de la décennie suivant l’indépendance, cela n’a pas été le cas. Certes, la question du Karabakh et d’abord probablement le profond différend historiographique entre les deux pays constituent toujours un obstacle très sérieux à l’établissement de relations diplomatiques, mais les signes d’une nouvelle donne n’ont jamais été aussi nombreux. On évitera, cependant, de tomber dans le piège d’un optimisme béat, d’autant qu’il a déjà été question dans le passé d’aplanir les désaccords pour établir de meilleures relations. Le mieux, avant d’aborder les tous derniers développements et de proposer des scénarios différents en prenant pour toile de fond plus générale la politique de la Turquie dans le Caucase méridional, est probablement de dérouler la chronologie des relations turco-arméniennes en remontant jusqu’à la période soviétique.
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