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“Louglediya, le Royaume des deux Couronnes”, nous révèle l’étonnante destinée d’Éliphéra et de Maloun, deux jeunes gens aux origines modestes, et qui seraient tout à fait ordinaires s’ils n’avaient été Élus, l'un comme l'autre, par une créature fantastique.
Éliphéra et Maloun, visités dans leurs rêves par le Sage de la Destinée, sont sommés par ce dernier de se rendre en la ville d'Imézir. Nul ne résiste jamais aux injonctions de cette étrange figure onirique, aussi les jeunes gens obtempèrent-ils, quittant leurs villages respectifs pour se lancer sur les routes du Royaume.
Pendant ces mois aventureux, Pouna, blizor doré loquace et sans complexe, une créature à huit pattes d’une redoutable agilité (du moins pendant ses périodes d'éveil, finalement plutôt rares !) escortera fidèlement Éliphéra. Tous deux ne tarderont pas à faire la connaissance de Maloun et du petit dragon Zabor – doté lui aussi de la parole, ainsi que d’un certain penchant à philosopher.
Dans le Royaume ensorcelant de Louglediya, où les Mages font régner la paix, de grands bouleversements se préparent à l’insu de tous. Dans l'ombre, l'ennemi ourdit la perte d’Eliphera et de Maloun : ceux-ci, soutenus par des amis parfois mystérieux, devront parcourir une route semée d'embûches avant de connaître leur véritable destin...
Un livre plein de vie et d'humour, positif et original car éloigné des poncifs d'un genre souvent trop formaté.Une lecture pour la jeunesse, à partir de 11 ans. Nombreuses illustrations pleine page.
* Ce livre est le TOME 1 de la série des Enfants de l'Hyphale d'Or *
(extraits)
Avec un gros soupir, Maloun roula la feuille de fibres végétales finement tressées, y noua une cordelette et posa le tout sur son oreiller. Il resta quelques instants l’oreille aux aguets. Toute la famille dormait, sauf Mia sans doute, mais elle ne dirait rien.
Maloun sortit sans un bruit, Zabor voletant silencieusement au-dessus de sa tête. Il traversa la pièce principale, gagna la porte de l’habitation, puis dévala discrètement l’immense échelle, avant de bondir dans sa pirogue. Zabor se percha à l’avant de l’embarcation ; Maloun saisit les rames et s’éloigna rapidement, fendant énergiquement l’eau noire. La pleine lune argentait l’onde, éclairant le paysage presque aussi bien qu’en plein jour.
Le jeune garçon ne jeta pas un regard en arrière ; quelques minutes plus tard, la pirogue disparaissait au détour d’un bras de rivière.
***
Et le rêve s’était répété inlassablement, nuit après nuit. Parfois même, dans la journée, alors qu’Éliphéra pétrissait le pain ou tissait les fils multicolores de ses nouveaux vêtements d’été, l’image du Sage de la Destinée s’imposait à elle. Il apparaissait dans sa cape grise et mouvante, et sa voix basse et mélodieuse susurrait à son oreille:
“Je suis le Sage de la Destinée, Éliphéra; tu dois partir au point du jour pour Imézir, tu dois tout quitter pour un long voyage, seule... Ta destinée t’attend au delà d’Imézir, Éliphéra, tu ne dois pas chercher à l’éviter... Pars, Éliphéra, pars pour Imézir au point du jour...”
Finalement, Éliphéra avait préparé son sac à dos et fait ses adieux à la petite communauté masculine qui l’avait élevée depuis sa naissance, quatorze ans plus tôt. Tout comme Bélir, aucun des Multicolores n’avait cherché à la retenir. Tous savaient que si le Sage de la Destinée se révélait à vous, c’est que vous étiez digne de la destinée qu’il vous imposait – et qu’il n’était pas question de s’y soustraire.
Éliphéra avait toutefois déclaré qu’elle ne se rendrait nulle part sans Pouna, son blizor doré. Bélir avait approuvé : d’une part n’étant pas humain, il était probable que Pouna ne compte pas vraiment aux yeux du Sage de la Destinée.
Pouna avait seulement haussé ses épaules velues en remarquant que rien, ni Sage ni Destinée, ne l’empêcherait de suivre son humaine.