Le tunnel, une éclair aussi puissant que bref, un souffle violent, puis un choc. Quelques secondes, et le temps semble suspendre son vol puis, une énorme bourrade dans le dos et je m’écrase contre le mur avant de chuter lourdement sur le sol. Quelqu’un empoigne ma tignasse et tire en arrière, à m’en faire craquer les vertèbres et ensuite, un pied qui écrase mon visage sur le sol poussiéreux avant de relâcher sa prise.Je me relève mollement, les jambes encore en guimauve et tourne la tête afin de voir qui vient de me mettre ainsi au tapis. Le soleil bleu, éblouissant, blesse de ses dards mes yeux clairs. J’ai du mal à discerner mon agresseur. Avant que les rayons n’aient raison d’eux, je projette contre mon front ma main droite afin de m’en protéger et de l’apercevoir enfin. Une sculpturale femme noire, magnifique, au regard indéfinissable . Elle doit bien mesurer 1m 85. Sa plastique parfaite, à la musculature féline, accroche immédiatement mon regard. Et ce, je dois l’avouer, bien avant même de savoir où je suis, qui je suis et quand je suis.
Après mon voyage au XVII ième siècle, me voilà propulsée une fois de plus dans un monde et à une époque inconnus..Mais quelques secondes me suffisent pour comprendre où je me trouve. Enfin, je crois. Autour de moi, des murs en acier d’une hauteur vertigineuse. Juste au-dessus de ma tête , j’aperçois le vide spatial qu’ un bouclier magnétique verdâtre sépare du complexe carcéral où je viens d’atterrir avec fracas. A l’extérieur, le noir profond de l’espace, le zéro absolu et ce soleil bleu qui libère une lumière aussi froide que le vide incommensurable qui l’entoure.