Ce volume propose une étude articulée de Husserl et de Merleau-Ponty qui prend comme perspective la dimension épistémologique de leur philosophie relativement à la biologie. Chacun à sa manière, ils se sont penchés sur le statut ambigu de la biologie et sur l’épineuse question du naturalisme, à savoir : dans quelle mesure les êtres vivants peuvent-ils être appréhendés comme des ensembles de processus physiques et chimiques ? La confrontation de leurs deux contributions à la question offre un éclairage qui a conservé toute sa pertinence, alors que le développement de la biologie moléculaire et des neurosciences contemporaines a amené un retour du paradigme naturaliste en biologie. L’étude débouche sur une mise en perspective avec la théorie biologique de l’autopoïèse élaborée par F. Varela et H. Maturana. L’enjeu final est de proposer une théorie de la biologie qui respecte son irréductibilité tout en tenant compte du rôle de plus en plus important que les approches physico-chimiques jouent dans notre compréhension des êtres vivants.