Difficile de dire pendant combien de temps j’ai couru, car j’ai cessé de compter, de réfléchir, de penser, bref, de me poser la moindre question susceptible d’interrompre ma course effrénée et rectiligne.
Une seule chose prévalait dorénavant : filer vers le futur en quête de lumière et trouver une raison d’être.
Et la lumière se fit.
Oh bien sûr, ce ne fut pas le grand jour soudainement ! Mais peu à peu, je commençai à distinguer quelques-uns de mes contours.
J’étais fort affreux, particulièrement mal foutu : une horreur.
Je m’arrêtai pour mieux me contempler, ou plus exactement écœurer mes sens de la monstruosité que j’étais.
Comme je l’avais pressenti, j’avais beaucoup de pattes, deux dizaines de paires exactement et mes six bras-à-mains possédaient chacun sept longs doigts noirs de même longueur avec 4 articulations chacune sur 360°.
Une particularité tout de même concernait mes bras-à-mains supérieurs : ils étaient dotés d’yeux au beau milieu de la paume.
Mon torse était couvert de courts poils noirs gras et très drus.
J’étais à vomir.