Aussitôt le jour levé, comme je n’avais pas encore été relevé, j’envoie mon caporal français avec un tirailleur chercher le café et le casse croûte du groupe, et en même temps savoir pourquoi nous n’avions pas été relevés. Il revient un quart d’heure après en me déclarant que le pays est complètement évacué. Le bataillon est parti dans la nuit en abandonnant tout le matériel sur place. Nous redescendons avec tout mon groupe dans la ville et nous nous chargeons d’un maximum de vivres. Un zouave que je rencontre dans les rues de Nantes me déclare que son bataillon est parti aussi dans la nuit sans lui mais qu’il sait que son bataillon est à Buchelay. Nous partons donc dans cette direction, mais en arrivant à Buchelay, nous constatons que son unité a fait comme la mienne : le pays est abandonné ainsi que tout le matériel. Nous mangeons au château, mais pendant notre repas les Allemands arrivent dans le village, nous réussissons à nous échapper par le fond du parc, mais à 11 heures la chance nous abandonne et nous sommes faits prisonniers.