Extrait :

Répondant à l'annonce de recrutement, Iwe s'était présentée au cabinet un jour d'hiver de décembre, juste avant Noël, alors que j'avais reçu une bonne dizaine de postulantes et qu'aucune ne me convenait. Originaire de Finlande, elle parlait un français parfait, presque littéraire, avec un léger accent qui lui donnait ce charme si particulier, en plus d'une certaine pudeur très excitante et d'une fraîcheur toute slave. Bien qu'elle ne maîtrise pas totalement les outils informatiques requis, je n'avais pas hésité longtemps à l'embaucher et lui confier le poste d'assistante de direction, à l'essai pour un mois. C'était il y a quatre ans. Elle est toujours là, à mes côtés, sachant qu'aucune assistante n'avait résisté plus de six mois à ce poste, pour lequel je demande un dévouement de tous les instants, jour et nuit, sept jours sur sept, en vrai tyran que je suis dans le travail.

Rapidement, je lui ai demandée de m'accompagner dans mes voyages d'affaires les plus importants et mon taux de signatures a grimpé en flèche. Depuis deux ans, l'aura du cabinet a franchi les frontières à l'international et nous voyageons de plus en plus. Son mari se fit d'abord tirer l'oreille, mais Iwe sut trouver les bons arguments pour le convaincre de la laisser m'accompagner à l'étranger. Je ne sais pas s'il sait, mais, encore aujourd'hui, elle veille scrupuleusement à préserver les apparences, que ce soit auprès des collaborateurs ou de son époux, qu'elle m'a incité à embaucher. C'est ainsi que le couple travaille pour moi depuis bientôt deux ans. Je crois que passer de l'un à l'autre contribue à l'équilibre d'Iwe et m'amuse grandement.