La Bonne Education : un livret de leçons autour de la domination/soumission, à raison d'une leçon tous les 15 jours.

Extrait :
« Un jour, tu seras un bon Maître ! ».

J'avais vingt-quatre ans, elle trente-neuf, et elle me sortit cette phrase juste après un orgasme plus violent que d'accoutumée, une première fois, puis une deuxième et une troisième, jusqu'à ce que cela devienne presque une habitude, en me quittant au petit matin, après la douche et le coït du réveil, pour rejoindre sa voiture déglinguée et parcourir les deux cents kilomètres qui la séparaient de son environnement quotidien.

J'avais été la voir une fois chez elle, une véritable expédition pour moi qui ne dépasse le périphérique que pour prendre l'avion. Elle résidait en Champagne. Fruit de l'inexpérience, j'avais pris avec moi une bouteille de Cordon Rouge. Déjà à l'époque, j'aimais le champagne et il avait une dimension festive de partage pour moi. Le ridicule de la situation la fit rire, quand elle m'embrassa sur le quai de la gare, perdue au milieu des champs, et que je lui tendis fièrement la bouteille dans sa boite en carton. J'étais tendu, très tendu, impressionné par cette vraie femme, féminine, à la mise provinciale, consciente de sa séduction, assumée dans son corps et ses envies de couguar, osant montrer son décolleté sans vergogne dans sa robe d'été, légère et bien moulante, ses jambes nues et la cambrure de son coup de pied dans ses escarpins noirs. Elle était au courant pour les deux autres, l'une de vingt, l'autre de vingt-quatre. J'expérimentais le rapport entre âge et maturité sexuelle, avec cet appétit d'apprendre sans me poser de question, sans aucun engagement sentimental et encore moins de culpabilité : les trois savaient que les deux autres existaient, quand je les voyais, ce que je faisais avec chacune d'elle. J'avais un rapport différent avec chacune. Autant que possible, je les voyais chaque semaine, chez moi, me préservant un jour de repos entre chaque nouvelle rencontre.