Édition augmentée d'un index topographique.
Publiée en 1890, cette monographie décrit le tracé de la Bièvre tel que Huysmans avait pu l’observer lors de ses promenades, mais qui était déjà en train de disparaître sous l’effet des travaux d’assainissement qui firent totalement disparaître la rivière du paysage parisien. La Bièvre est ici le symbole d’un Paris pauvre, sale et opprimé, mais qui, selon l’esthétique de la laideur propre à Huysmans, n’est pas dépourvu de beauté ni de noblesse. Elle reflète également le changement de Paris dont la physionomie est bouleversée à la fin du XIXe siècle par les grands travaux d’Haussmann qui effaceront les derniers vestiges du Paris médiéval et populaire.
En effet, la Bièvre fut dès le Moyen âge annexée par diverses industries qui polluèrent ses eaux et l’entourèrent de quartiers ouvriers misérables et insalubres. À partir du XIXe siècle, elle fut peu à peu canalisée puis couverte, jusqu’à être entièrement souterraine. Souillée depuis des siècles, sa fonction est aujourd’hui parfaitement assumée puisqu’elle sert désormais d’égout. Mais bien que sale et emprisonnée, elle coule toujours telle une force cachée.