Dès le XIII ème siècle apparurent en Europe des cartes géographiques exceptionnelles que l’on appela portulans. Ce nom provient de l’italien « portolano », qui signifie livre d’instructions nautiques, car on les a considérées dès lors comme des cartes marines. Elles apparurent d’abord en Italie à l’époque des croisades et furent étudiées par ceux que l’on nomma les premiers humanistes. Le travail incessant des moines dans les scriptoriums des monastères permit leur diffusion à travers toute l’Europe. Leur histoire extraordinaire nous est ici contée, rétablissant la vérité sur leurs origines. Plus les portulans sont récents, plus ils sont faux. Yves Lebigan vous expliquera les raisons de cette constatation étonnante, tout en mettant en évidence l’incroyable précision des plus anciennes cartes connues. L’ignorance des copistes dans le domaine de la géographie, bien que tout à fait compréhensible, fut à l’origine de nombreuses erreurs dans le dessin. Mais les morceaux de cartes qu’ils assemblaient souvent maladroitement provenaient de cartes très précises dont l’origine nous est inconnue. Nous étudierons dans le détail quelques cartes choisies parmi les plus anciennes et les plus représentatives. La carte Pisane, le portulan de Dulcert, l’Atlas catalan, le portulan de Mehemet Reis et la mystérieuse carte de Piri Reis vous livreront ici leurs secrets. Symboles de puissance et de gloire pour ceux qui les détenaient autrefois, ces cartes sont devenues inutiles. Jadis objets de convoitises, d’intrigues et de profits, elles ne servent plus qu’à alimenter les rêves des visiteurs des musées et des bibliothèques. Leur fascinante beauté cache une réalité surprenante qui vous est dévoilée au fil de la lecture.