La lumière revint aussitôt, mais plus faible, plus vacillante, ce qui donnait à son appartement un air légèrement mystérieux, un peu comme dans les films d’horreur.
Cependant ce n’était pas assez pour faire peur à Frédo. Il avança d’un pas, puis, s’arrêta net et se frotta les yeux. Son cœur se mit à battre la chamade.
C’était absolument incroyable, impensable mais… tout droit devant lui, débout, sur ses pattes arrière ensanglantées se tenait… la vache qu’il avait assassinée ce matin à l’abattoir.
Frédo ferma les yeux et attendit quelques instants en essayant de se calmer. Il y parvint presque en se persuadant que lorsqu’il allait les rouvrir cette vision délirante se serait évanouie. Cependant il se trompait. Le fait d’ouvrir et de fermer les yeux ne changeait absolument rien à l’affaire. La vache demeurait toujours dans sa cuisine, près du frigo, et son museau massacré, ses plaies multiples recouvertes de croutes de sang séché lui procuraient un air particulièrement sinistre. De ses yeux crevés jaillissaient deux lumières menaçantes...