L'instant du crépuscule

L’instant du crépuscule fut publié en 2007. Sa dimension sulfureuse et son intrigue oppressante et intensément noire firent scandale. Un scandale que l’auteur pensait justement se prémunir en expurgeant son livre. Le voici entre vos mains dans sa saisissante version intégrale.

« Le style enlevé, truffé de gradations, participe au tissage du drame de la Nuit, où les destins se lient et se délient, les équivoquent s’amoncellent et la démence se dissémine. »
Elsa Sleiman, Editeur indépendant

« Guichard Derac vous plonge dans un univers si noir qu’il glace le sang… »
Benjamin Boutier, Dauphiné Libéré

Extraits :
1) Elle aussi, elle m’adore. Je sais que c’est elle qui m’aide à m’exclure de tout ce qui concrétise ce monde que je considère déchu, jusqu’à ses nanoparticules, ses rayons x, ses occultations mystiques, ses gamètes volatiles. Grâce à elle, je suis parvenu à donner au paraître sa véritable place, son identité primale. C’est comme ça, la Nuit m’aiguillonne de son implacable instinct, mieux qu’un laser, mieux qu’une cohésion moléculaire
! Je me sens invincible sous sa voilure noire. Avec amour, je me suis tassé au creux de son étoffe opacifiée, calant ma tête entre ses replis tortueux, ondulant. Elle me porte de sa vaporeuse étreinte, me berce de ses perpétuelles vibrations, me caresse de son haleine froide, inodore. Je frissonne. J’adore cela. J’en redemande...

2) Elle se détache de moi,
pour me laisser à ma réalité. Ma réalité me claque au
visage : l’immeuble, des années révolues, n’est pas très
haut, juste quatre austères étages. Quatre étages s’élevant d’une parcelle damnée, ensemencée de substances vénéneuses, acides. Quatre étages où violence s’entasse avec souffrance ; où amour se meurt par trop de suicides, d’usures, d’adultères, d’incestes, de viols, de luttes, de vices ; où les cœurs trop flagellés s’étiolent, où les rêves sont disloqués et deviennent cauchemardesques ; où la solidarité et la mobilisation se font sur la petitesse, la conspiration, le dénigrement et la détestation de
l’autre ; où je viens cinq fois par semaine m’éreinter, me tracasser, me brutaliser, me court-circuiter les synapses.

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Nous avons vérifié que ce livre était gratuit le 24 sept. 2021 - 12:37 Détails de l'offre