Cela me fait peur et c’est la raison pour laquelle j’y vais ! Il n’y a pas de vie sans émotions, sans cette angoisse qui vous tient aux tripes et cette voix qui vous crie de vous jeter dans le vide. C’est pour cela que je fais du trapèze, que je m’élance au-delà de mes limites afin de vibrer de sensations extrêmes.
Le récit commence par un final, par le dernier saut, celui où l’héroïne fait une chute, émotions, vertiges, sensations. Le chapiteau est vu par ses yeux, le malaise est perceptible, tout ce qu’elle ressent est plus intense dans un grand moment de lucidité. Elle s’élance.
Bruno est devant chez Lola à Paris en 1979. Il ne la connaît pas encore, il frappe chez elle, il entend du bruit à l’intérieur la porte s’ouvre…
Flash back Bangkok 1969 Lola débarque avec un contrat de danseuse à Patpong, très vite elle se rend compte que l’on attend d’elle pas seulement qu’elle danse. Elle fait connaissance de Visa une autre danseuse et de deux travestis. Les aventures se multiplient dans ce grand bordel de l’armée américaine qu’est Bangkok pendant la guerre du Vietnam. La danseuse devient prostituée et couvre son corps de tatouages pour raconter son histoire. Lola rencontre Jacques un journaliste français qui cherche à la tirer d’affaire.
Ils s’enfuient pour Singapour. Lola apprend le trapèze, les tournées se multiplient à travers le monde, elle devient une trapéziste de renom. Retour à Paris, elle cherche un porteur pour un nouveau numéro.
Paris 1979, Lola ouvre sa porte à Bruno qui veut devenir trapéziste. Nouvel amant, Bruno est sous le charme. Lola correspond à la femme de tous ses fantasmes. Ils ont du succès ensemble.
Lola devient punk, accentue son look de poupée trash, elle fréquente le milieu gothique, s’habille comme eux et en devient une égérie. C’est le grain de sable dans sa relation avec Bruno.
Dernier saut vu par Bruno, vertige et sensations, rien n’est plus comme avant. Malaise, il s’élance aussi, mais c’est le clash.
Ce récit joue sur le vertige, l’appréhension du vide qui nous attire qui nous capte et en même temps sonde notre résistance à cet appel, à notre façon de le dépasser. Le trapèze comme les boîtes de nuit glauques de Bangkok étant des métaphores de notre monde.