La semaine est allée crescendo. Nous avions aménagé notre nid d’amour au mieux. La penderie était maintenant garnie de quelques affaires de rechange. Quand nous changions de service, nous ressortions et faisions mine d’arriver pour donner le change à Isabelle et Jacqueline. Cette dernière avait eu une courte aventure avec un anglais d’ailleurs. Mais cela se passait dans la chambre du monsieur. Notre antre restait sauvegardée. Le mercredi, les anglais sont partis. Tous les jours, des couples illégitimes se présentaient et nous les refusions, prétextant une pénurie de femmes de chambres pour cette semaine. Ils n’étaient pas contents, mais devaient faire avec. Nous leur promettions que tout reviendrait dans l’ordre dans huit jours. Cette semaine-là, nous n’avions plus besoin d’échanger nos sous-vêtements. Nous étions ensemble tous les midis et passions la nuit dans les bras l’un de l’autre. Nous avions nos petits noms maintenant. Je l’appelais ma crevette et j’étais son homard. Mon instrument était sa langoustine ou son os à moelle, en rapport à ses deux plats préférés. Tout se présentait si bien.
Extrait du roman "Le réceptionniste" : http://www.amazon.fr/Le-r%C3%A9ceptionniste-ebook/dp/B00CWRYV36