Cette nouvelle, extraite du recueil "C2H4O2", a servi de point de départ au roman "L'ombre d'un écrivain", paru en 2013. Condie Raïs remercie vivement les lecteurs qui ont eu la gentillesse de lui souffler cette idée.
Ça commence par un simple cadeau, un roman... Mais pour Isabelle, jeune stagiaire dans une tour de La Défense, le cauchemar a déjà commencé...
Extrait :
J’ai déchiré le papier que j’ai délicatement posé sur le bureau.
Marc MUSSAUT – en énormes caractères -, "Pars vite mais ne reviens pas trop tard" – en plus discret, si toutefois l’on pouvait faire abstraction de la photographie ornant la couverture. « Déjà 500 000 exemplaires vendus », proclamait le bandeau rouge et blanc entourant le bas de l’ouvrage.
Comme il m’observait toujours, j’ai retourné le livre et ai fait mine de me concentrer sur la quatrième de couverture. J’ai capté en un clin d’œil le regard approbateur.
"William et Cheryl sont jeunes et ils s’aiment, mais la vie les sépare brutalement dans des circonstances dramatiques. Dix ans s’écoulent. Cheryl s’est mariée à un riche homme d’affaires et élève ses deux beaux enfants dans le confort de sa propriété californienne. Elle pense être heureuse. C’est alors qu’elle reçoit un courriel…"
Je lève les yeux. Il est adossé contre le chambranle de la porte et continue de m’observer en souriant, une main dans la poche, l’autre tenant son gobelet. Il me fait signe de poursuivre.
"C’est alors qu’elle reçoit un courriel de William. Pour une question de vie ou de mort, elle doit subitement abandonner sa famille. Elle ne sait pas encore qu’un engrenage infernal la mènera de Los Angeles à Saint-Germain-des-Prés, en passant par Rio de Janeiro et Dubaï."
Il se tient à présent debout à deux mètres de moi, inspectant ses lunettes à monture d’écaille. Je peux sentir l’odeur de son eau de toilette.
Le texte de la quatrième de couv’ s’achève sur cette question qui me semble en effet importante :
"Deux êtres trop longtemps séparés peuvent-ils revivre l’amour qui leur a été dérobé, au milieu des épreuves ?"
« Ça a l’air bien...
Qu'est-ce que vous auriez dit à ma place ?