De Simone de Beauvoir à Judith Butler, le visage du féminisme a profondément changé. A tel point que ses figures historiques ne semblent plus se reconnaître dans un mouvement qui sombre dans l’idéologie victimaire et essentialise les hommes dans une posture de bourreau par nature. Le sexe masculin serait une sorte d’HOMO DOMINATUS, une figure mi-humain mi-animal qui dominerait et oppresserait les femmes à la faveur d’un complot patriarcal savamment orchestré depuis l’aube des temps.
Au-delà des polémiques stériles et des lieux communs, le néo-féminisme s’est construit un logiciel idéologique et politique sur fond d’indifférentiation des sexes et de théorie du genre. La destruction des repères masculins et féminins constituerait désormais l’enjeu ultime pour accéder à l’égalité parfaite entre les sexes. Ce nouveau paradigme dessiné en grande partie par le néo-féminisme est-il sans danger pour les générations futures ? Sur quelles bases scientifiques, historiques ou philosophiques repose-t-il ? N’y a-t-il vraiment rien à sauvegarder de l’ancien monde ?
Cet essai propose une critique globale du néo-féminisme : ses axiomes, son programme idéologique et politique, ses combats symboliques. Il formule également quelques pistes de réflexion dans le but d’accéder à l’égalité des sexes tout en procédant à leur réconciliation.
En octobre 2017 éclatait l'affaire Weinstein. L'emballement médiatique autour des mouvements de libération de la parole des femmes achevait alors de me convaincre qu'une autre voix devait se faire entendre dans le débat ; celle des innombrables anonymes, femmes et hommes, qui ne se reconnaissent pas dans ce mouvement profondément accusateur et manichéen.