Je me suis réveillé dans la nuit, seul dans la chambre de Marie. L’étage était plongé dans le silence. La fête était terminée. Je reprenais conscience petit à petit. Mon corps me faisait mal, avec des crampes dans les membres, mon sexe gorgé de sang sans aucune raison apparente. Une migraine insupportable me tambourinait le crâne. J’étais nu, allongé confortablement dans le lit de Marie. Si mon corps tout entier ne me l’avait rappelé, j’aurais pu croire que j’avais fait un cauchemar, mais je savais que cela s’était vraiment passé. J’étais calme, très froid, revisionnant la cérémonie scène après scène dans ma tête. Je sentais la colère reprendre le dessus progressivement. Je ne m’en voulais plus. Je ne me sentais pas responsable. J’en voulais à la Confrérie, à Isabelle pour sa perversité, à Marie parce qu’elle en était la prêtresse. J’en voulais à l’assistance pour avoir laissé faire. J’en voulais au chien pour avoir pris son plaisir. A cet instant, si j’en avais eu le pouvoir, je les aurais tous tués dans des tortures atroces sans la moindre culpabilité.
Extrait du roman "Le réceptionniste" : http://www.amazon.fr/Le-r%C3%A9ceptionniste-ebook/dp/B00CWRYV36