Freedom Machine, seconde édition : revue, corrigée, enrichie !
Dans les années cinquante, la moto est l’engin de transport le plus utilisé par les classes moyennes et populaires. On dénombre au moins 19 millions de motos en circulation en 1957… Et sur ces 19 millions, près de 16 sont en Europe. En France, à la même époque, il n’y a pas moins de 130 machines pour 1000 personnes. Ça donne une idée de la densité des deux-roues à moteur à cette époque !
Tout change lors de la décennie cinquante-soixante avec d’une part, l’augmentation progressive du niveau de vie et, d’autre part, la commercialisation de voitures abordables comme l’Austin Mini, la Fiat 500 et la Renault 4CV. Le rôle central de la moto comme moyen de transport s’estompe alors et les chiffres de production des constructeurs spécialisés dans ces machines commencent à décliner. En Allemagne de l’Ouest, par exemple, la production de motos des différents constructeurs (BMW, Zundapp, etc.) dépassait le million d’unités en 1955. Cette même production tombe de moitié dès 1960… La mutation du marché était déjà passée par là !
Mais l’histoire de la moto ne se résume pas à un cycle dépressif, car le statut de cette machine va être revitalisé par l’offensive des constructeurs japonais, d’abord sur le marché américain puis en Europe. La moto va progressivement passer de « véhicule du pauvre » à « engin de loisir des nouvelles générations ». Aujourd’hui, le marché de la moto est de nouveau en régression dans nos contrées, mais c’est sans doute le prélude à une nouvelle mutation.
Cet ouvrage n’est pas un traité d’économie centré sur le secteur de la moto. Ce n’est pas non plus un livre sur l’histoire récente de cette industrie. C’est plutôt une balade sans prétention dans ce domaine passionnant et qui mérite d’être approfondi. En effet, la pratique de la moto s’apparente à une cure de jouvence pour les motards déjà âgés et c’est pour cela que j’ai eu envie d’écrire sur ce sujet. En effet, il faut le dire, la moto permet de rester jeune, même et surtout quand on ne l’est plus vraiment. Tous ceux qui sont comme moi dans ce cas-là comprendront sans mal que c’est tout simplement inestimable.
Mais, avant qu’elle se transforme en élixir de jeunesse, la moto est une passion qui m’a toujours accompagné et j’ai toujours eu l’idée d’écrire à son propos, de raconter ce qu’elle m’a apporté et comment je l’ai vu évoluer. C’est à cette compilation hétéroclite que je vous invite.