La mémoire est l'un des biens les plus précieux de la nature humaine. Le philosophe anglais Locke la définit comme la faculté de ressusciter en notre esprit les idées qui s'y sont évanouies, après l'avoir impressionné, ou qui ont été pour ainsi dire submergées par le flot des impressions consécutives.
Dans son état normal, l'homme n'accumule pas effectivement en son esprit tout ce qu'il perçoit, mais il n'en est pas moins vrai qu'il en garde inévitablement des impressions, car, si paradoxale que puisse paraître cette affirmation, sa mémoire est parfaite.
Il ne peut rien lui arriver, tant dans le domaine du bien que dans celui du mal, qui ne laisse une trace indé¬lébile en son esprit ; à toute impression correspond une image précise fidèlement photographiée dans sa mémoire.
Il y a dans notre mécanisme mental un élément qui conserve effectivement certaines images, cer¬taines idées ; si vous parvenez à développer cet élément jusqu'à un très haut degré de rendement, vous posséderez, selon l'expression couramment employée, "une excellente mémoire".