Recueil de nouvelles érotiques interdit aux moins de 18 ans. Comprend aussi des illustrations sensuelles.
« Excusez-moi, c’est bien le train qui va à Thionville ?
Dans l’entrebâillement de la porte se tient une magnifique trentenaire blonde aux cheveux longs. Blond vénitien comme les beautés du peintre Raphaël que j’adore.
— Oui, absolument. Vous allez jusqu’à Thionville ?
— Non, je descends à Châlons-en-Champagne.
Je cache ma déception. Tout d’un coup, je n’ai plus envie d’être seul pour lire.
— C’est vrai, après Châlons-en-Champagne, c’est direct jusqu’à Thionville ! » Je ris bêtement. Devant moi se dresse la Femme.
Elle m’étudie, ce n’est pas la place qui manque dans tout le wagon. Mais, peut-être attendrie par ma timidité, elle prend le parti de s’asseoir dans le compartiment avec moi. Elle a un sac de voyage Hermès en cuir marron qu’elle pose le long de la fenêtre. Elle s’est assise délibérément en face de moi.
Elle porte une mini-jupe de soie brodée noire, un pull avec un décolleté en V plongeant. Mon regard est irrémédiablement attiré par un pendentif en or qui tombe entre ses seins laiteux, lesquels seins sont nichés dans des corbeilles de dentelle noire. Je savoure ces contrastes et jeux de lumière entre le blond, le noir et la blancheur à peine hâlée de sa peau. Le train va partir et s’ébranle. il est 13h29 comme prévu. Le parfum qu’elle porte emplit le compartiment d’une fragrance luxuriante. Cette femme me semble inaccessible par tant de beauté et de distinction alors que je suis un étudiant à peine sorti du ventre de sa mère.
Tout en regardant le paysage qui défile, j’examine ma partenaire temporaire de voyage à la dérobée. Elle sort un livre de son sac. Sur la couverture, il me semble discerner un fragment de fesse nue. Elle lève les yeux vers moi :
« Il n’y a vraiment personne dans ce train, n’est-ce pas ?
— Oui, nous sommes absolument tranquilles. »
Couverture :
Photographe : Fleuriac Photos, modèle : Aurélie Joyeux, mise en forme : Lyne J. Gabriel