Dans la chambre 327 avec vue sur la plage, le lit à deux places ressemblait un peu à un étale de marché : des chemises y étaient éparpillées, ainsi que des pantalons, des jupes et autres accessoires. Devant l’armoire étaient alignés des chaussures à talons qui attendaient leur tour d’être essayées pour le défilé devant le miroir.
Dans la salle de bain, les trousses de toilette ouvertes offraient un arc-en-ciel de maquillage qui illuminait cette fin d’après midi plus que le néon accroché au plafond.
Bien que quelques rayons de soleil persistaient dans le ciel, dans une vaine tentative de faire durer le jour plus longtemps, il était un peu plus de neuf heures du soir et le restaurant venait d’ouvrir à la clientèle. Ce soir encore, elles dîneraient seules. Leurs fiancés, vêtus de maillots de bain et de tongs allaient boire des litres de bière, autant que leur corps pourrait le supporter et parleraient des mêmes choses qu’au bureau à Madrid, à savoir : les femmes, le football et les derniers potins… La seule différence avec le boulot, c’est que cette fois, ils le feraient sans la présence du patron ou de l’horloge pour les rappeler à l’ordre.