BLACK & WHITE :
L’action se situe à Singapour, dans une belle villa coloniale qu’on appelle “Black and White.”
Nous sommes en 1998, en Juillet. Il y a une belle terrasse qui donne sur un parc. Il fait chaud. Tropiques.
Jef retrouve son ami Antoine dans la villa de Sir Geoffrey à Singapour. Ce dernier a missionné Antoine, architecte, pour concevoir le bâtiment d’une fondation à Rangoon, Birmanie, en hommage à son amie Ang San Suu Kyi. Antoine a accepté car il est éperdu d’admiration pour la dame de Rangoon.
Le sujet de la pièce est le mensonge : celui du séducteur qui utilise tous les moyens pour arriver à ses fins, celui qu’on se fait à soi même en se construisant un personnage idéal ou en s’inventant une vie exaltante, celui, innocent qui embellit la vie, et celui, coupable, qui la détruit en même temps que celle des autres, sans que l’on sache toujours très bien où se situe la frontière.
La pièce emprunte à la trame narrative du « Dom Juan » de Molière. Lui et son valet sont dissimulés sous les traits contemporains d’Antoine et de Jef.
Enfin, la toile de fond que constitue l’épopée d’Ang San Suu Kyi est un contrepoint idéal par la pureté, l’élégance et la dimension du personnage. Cette pièce est donc également un hommage de plus à l’une des femmes contemporaines les plus admirables.
Pascal CAPUTO.