Deux récits s'entrecroisent.
L'un se déroule dans la première moitié du XXème siècle au Maroc et suit la vie d'Angéline. L'autre nous rapporte le vécu de la petite Fatiha, jeune immigrée marocaine, qui arrive en France.
Quels rapports peut-il y avoir entre la bourgeoise de Marrakech du début du XXème siècle au comportement original, voire atypique, et la petite immigrée des années quatre-vingt-dix, arrivée en France grâce au regroupement familial ?
Par delà les époques et les sociétés, beaucoup de points communs entre ces deux femmes qui se battent pour se faire une place dans une société traditionnelle. Chacune réussit à sa façon, parfois difficilement, avec des moments de bonheur et de malheur, aidée par un entourage aimant et bienveillant.
Ce sont les histoires, pas si différentes, de deux jeunes femmes qui essaient de choisir leur vie.
Angéline s’affirme indépendante avec des idées nouvelles au début du vingtième siècle, tout en essayant de préserver sa vie familiale, mais sans réussir à s'affranchir complètement.
Fati débarque en France à la fin de ce même vingtième siècle et réussit à se construire un avenir avec l'aide à son originale et sage grand-mère.
Son destin va croiser celui de la fille d’Angeline qui va l’aider à accomplir son destin de femme, sans savoir qu’elle a peut-être ainsi concrétisé les volontés de sa mère. Par hasard?
De nombreux personnages gravitent autour des deux jeunes femmes, les aidant, les accompagnant ou les contrariant.
Plusieurs thématiques sont abordées sous la forme romanesque dans ces deux destins croisés, la liberté d'aimer, les difficultés d'adaptation à une société différente, le courage de vivre les interdits. Le XXème siècle et ses enjeux, la colonisation, le racisme, la guerre, le début de la libération de la femme, l'immigration, sont présents à travers la vie de ces deux femmes si différentes et pourtant à la recherche d'un même bonheur.
Angéline a eu droit à des moments de bonheur intense, en dépit de son choix traditionnel. La perte de lucidité de la fin de sa vie après la mort de son fils n'est-elle pas un moyen d'échapper à un destin refusé?
Fatiha aborde la vie avec un immense espoir, une volonté farouche et réussit à se donner les moyens de réussir. Elle est heureuse de ses choix et a l'avenir devant elle.